jeudi 9 mai 2013

Marine (déja venue précédemment avec Aurélie!), Pierre, Guy et Brigitte racontent leur séjour d'éco-volontariat à Muringa Farm (Mars 2013):

Marine, étudiante en biologie nous a fait le plaisir de revenir à Muringa Farm avec un ami, Pierre, étudiant en biologie également, et ses parents Guy et Brigitte. Merci à tous les 4!

Pierre, 23 ans, Français:
 

Ma première expérience au Kenya, ma première expérience en Afrique…
Avant notre arrivée j’avais quelques petites appréhensions mais également un très grand enthousiasme, une envie débordante de découvrir une nouvelle culture, un nouveau langage, de nouveaux paysages ainsi qu’une biodiversité aussi diversifiée que fascinante.
Et je dois dire que dès mon arrivée à Muringa farm la plupart de mes appréhensions se sont envolées pour laisser place à l’émerveillement. En effet ce lieu bénéficie d’un cadre vraiment magnifique, un très beau paysage, des montagnes tout autour ainsi que de nombreux arbres en fleurs, malgré le climat sec en cette période. Un environnement très agréable et surtout très apaisant.

Quant à la faune de la ferme, elle fut vraiment à la hauteur de mes attentes. Bien évidemment de nombreux animaux domestiques tels que les chevaux, les vaches, les moutons… mais au-delà de ceux-là, des primates (colobes et cercopithèques) qui se déplacent en groupe de branches en branches à deux pas de nos bandas. Egalement un nombre d’espèces d’oiseaux vraiment incroyable, j’ai donc pu découvrir plein de nouvelles espèces durant les « bird watching » toutes plus colorées les unes que les autres, j’étais vraiment comblé.


Et que dire du safari à Nakuru, un parc national splendide abritant un superbe lac salé qui accueille là encore des centaines d’espèces d’oiseaux, impressionnant. Aux oiseaux viennent ensuite s’ajouter les lions, les rhinos, les zèbres, les buffles, les hyènes… et bien d’autres animaux de la savane. J’étais vraiment subjugué par toute cette diversité et par cet écosystème quasiment intact, ce fut vraiment un moment très émouvant pour moi.


 

Ensuite, ma plus grande appréhension en arrivant dans ce pays était certainement le contact que nous allions avoir avec la population locale. Mais une fois encore cette légère crainte s’est très vite dissipée durant notre première visite dans le village de Subukia. Bien évidemment la plupart des regards étaient tournés vers nous mais très vite on s’apperçoit que ces regards ne traduisent que de la curiosité et leur envie de venir  à notre rencontre. Une population vraiment très accueillante, toujours souriante et que l’on a envie de côtoyer. J’ai vraiment apprécié cet instant de proximité et d’immersion totale dans un mode de vie totalement différent du mien.
Un autre moment magique vraiment très fort en émotions fût la visite du camp de réfugiés. Lorsque j’ai vu le regards de tous ces enfants s’illuminer en nous voyant arriver. Une joie de vivre vraiment admirable pour des enfants qui ne vivent de pas grand-chose, j’ai vraiment été très touché par ces rencontres. Les voir tellement heureux avec les queques balles, ballons et fournitures scolaires que nous leur avons emporté m’a vraiment fait chaud au cœur. Le fait de contribuer au bonheur de ces enfants m’a vraiment ému et rendu moi-même heureux.

 
 
Je remercie donc Astrid et Erick pour nous avoir personnalisé un tel programme. Des activités toutes aussi variées qu’intéressantes, ce fût vraiment très enrichissant. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant.
Je tiens également à remercier l’intégralité du staff. Ils ont vraiment tous été formidables avec nous , tous très souriants et très gentils.
Un grand merci tout particulier à Edwin et Korir qui nous ont accompagnés durant la plupart de nos excursions. Leur bonne humeur quotidienne ainsi que leur humour ont vraiment rendu mon séjour magique. J’ai beaucoup appris à leurs côtés notamment sur la culture et les traditions locales, ils ont nettement contribué au bon déroulement de mon séjour ici.


 
 
Pour conclure je ne retiendrais donc que des aspects positifs de ce premier séjour au Kenya, si ce n’est que deux semaines passent beaucoup trop vite. Je pense donc avoir encore beaucoup de choses à découvrir et à apprendre de ce magnifique pays. C’est pourquoi j’espère revenir assez rapidement après avoir travaillé mon swahili, afin de pouvoir encore un peu plus m’immerger dans la population.
Encore merci à Astrid et Erick pour m’avoir permis de découvrir tout cela.

 Marine, 23 ans, Française:

 Quel bonheur de revenir ici. Retrouver toutes ces personnes qui m’ont tant marquée et en rencontrer des nouvelles toutes aussi extraordinaires.
Certes, j’ai fait (presque) les mêmes visites et activités qu’il y a un an et demi mais c’était, au final, si différent. J’ai vécu une première fois, une seconde fois. Et ça, c’est génial.

 Se rendre à l’école des réfugiés avec une valise pleine à craquer de cahiers, crayons, règles, équerres et jouets (merci à tous les donateurs !) et voir les enfants jouer, courir et hurler de rire… Quelle émotion ! Puis partager cette émotion, cet instant avec eux. Devenir le grand méchant blanc, leur courir après, se faire courir après, jouer à la corde à sauter, à la marelle (hoop scotch), avoir chaud, les entendre dire « mimi » (= moi), « mimi », « mimi » et les voir se chamailler pour savoir qui sera le premier à monter dans tes bras… Le meilleur merci qu’il puisse être, à mes yeux.
 Les bird-watching resteront toujours une partie de plaisir, surtout dans ce paradis pour les oiseaux. Les espèces et les couleurs sont si variées, on en prend plein les yeux à chaque lever et coucher de soleil.


Edwin, le petit nouveau (pour moi) est tout aussi passionné et passionnant que Korir. Chaque instant partagé avec lui fut riche en échanges, en rires et en apprentissages sur la faune, la flore, la politique et les coutumes locales.
Que cela va être dur de dire au revoir…
Ali et Caroline nous auront bien chouchouté avec leurs pancakes matinaux (je ne m’en lasserai jamais, je crois), leurs plats délicieusement assaisonnés et leurs gâteaux à tomber par terre…
 En résumé, ces deux semaines seront passées en un éclair dans ce pays qui ne me laisse définitivement pas indifférente.


 Merci Astrid et Erick pour m’avoir permis de revivre ces instants et ces rencontres riches en émotions.
Je pense réellement être tombée amoureuse de cette région. Subukia, tu me reverras, sois en sure.
Asante à tout le staff et à vous deux pour ce délicieux break, utile et revitalisant !

marinecumins@wanadoo.fr
 
Brigitte, 53 ans, Française:

La première vision à la sortie de l’aéroport de Nairobi est un arbre en fleurs, rouges. Et la nonchalance des travailleurs kenyans. Puis un choc devant le nombre de plastiques et de détritus  qui jonchent le sol, portant sur les à-côtés avec tous ces gens qui marchent dans tous les sens, qui traversent n’importe où. Et une circulation intense et désordonnée.
Les matatus qui roulent vite sur des routes non balisées, les trous qu’ils évitent et qui les font rouler du côté de la route où nous arrivons, se rabattent au dernier moment. Quelques frayeurs donc. Et toujours beaucoup de gens qui marchent de chaque côté de l’asphalte.
Puis l’arrivée à Muringa Farm, de nuit. Accueil chaleureux et plus trop de souvenir de la suite de ce soir-là. Premier petit déjeuner avec des crèpes excellentes que l’on va apprécier tout le long du séjour. La cuisine sera excellente matin midi soir avec un Ali fort sympathique, passionné de foot et qui connait quelques mots de français, assisté de Caroline, très discrète mais toujours souriante. Manger des plats variés et gouteux dans un environnement que l’on peut dire paradisiaque où dès le matin nous pouvions observer les oiseaux.

La présentation ensuite par les hôtes (Astrid et Erick) de la maison de Mama Daktari (qui est maintenant la leur) m’a beaucoup intéressé. Tout en connaissant ce nom je n’avais rien lu sur cette femme au tempérament bien trempé qui force l’admiration. Cette maison au milieu de la verdure et des animaux ressemble vraiment à un havre de paix.
Dans le parc nous avons nos bandas avec juste ce qu’il faut pour se sentir bien. Le soir nous nous endormions au son des feuilles des arbres qui bruissent et aux cris d’animaux divers et variés. L’emploi du temps que nous a confectionné Astrid est varié et a été fait en fonction de nos envies et de nos capacités. Une alternance de visites à la population locale (école, maisons keyanes, orphelinat) de découverte de l’écosystème, de trekking et de temps libre.

Nous étions encadrés durant toutes ces activités par des guides très compétents, très disponibles, toujours à notre écoute. Même si je ne parlais quasiment pas l’anglais je ne me suis jamais sentie exclue. Il faut dire que j’avais deux traducteurs à disposition en la personne de ma fille et de son ami.
Nous avons été essentiellement encadré par Edwin et Korir. Aussi professionnel l’un que l’autre, ils avaient beaucoup d’humour également.


Même si Marine nous avait beaucoup parlé de Muringa Farm, j’arrivais ici sans savoir à quoi m’attendre. Découvrir l’Afrique dans les conditions que vous nous avez proposé me donne envie d’y revenir ou du moins de m’y intéresser davantage, par la lecture, des documentaires pour prolonger ce voyage au-delà de mon retour en France.

Bien sur il y a la misère indissociable de l’Afrique. C’est effarant de voir dans quoi vivent les kenyans pauvres. Et en même temps je me dis qu’il y a de l’argent quand je vois les gros 4*4 qui nous doublent sur les routes défoncées. De même d’énormes maisons dans les quartiers un peu plus propres des villes.
Guy, 56 ans, Français:

 
Le noir et la lumière.
Huit heures. Nous émergeons d’un trop court sommeil et nous voilà plongés dans le fourmillement de Nairobi. Progressant au cœur des matatus et des quartiers pauvres, toujours loin du centre, c’est mon premier contact avec l’Afrique. C’est pour elle que je viens. Elle m’attire depuis longtemps.
Ma première réaction va colorer mon séjour :  « c’est vraiment pauvre ». Des enfants pieds nus, des habites guenilles, des marchands de « rien », des bidonvilles coupés par un équivalent de périphérique sans autre possibilité pour leurs habitants que de se lancer dans ce flot de voitures pour atteindre l’autre berge.
Et puis des plastiques. Des plastiques partout ! Le nouveau président veut s’attaquer à ce problème. Bon courage !
Mais bon… C’est Nairobi, la grande ville du pays et nos grandes villes n’ont rien à leur envier avec leurs couronnes de pauvres toujours repoussés en périphérie. Peut-être dans un pays pauvre y a-t-il plus de pauvres ?
Notre mue temporaire en éco-volontaires peut tout de même commencer. Les éléphants orphelins viennent nous amuser pour qu’on les aide à survivre eux aussi. Nous donnons à manger à Daisy, la girafe de Rotschild et nous retrouvons les difficultés sociales et son pendant humanitaire au sein de la Kazuri factory. Un travail d’usine pour des objets d’arts, le tout manuel et féminin.
Quatre heures plus tard, nous voilà à Muringa Farm. Malgré la nuit, l’accueil est chaleureux, comme il le sera durant tout le séjour. Politesse et gentillesse auraient d’ailleurs pu être les deux mamelles de Muringa Farm, mais grâce à l’addition des qualités individuelles de chacun des membres du staff, ce lieu possède au final bien plus que deux mamelles… Disponibilité, compétence, discrétion… peuvent y être ajoutées aisément. Tout est fait pour nous rendre le séjour agréable et, indéniablement, c’est une réussite. Hakuna matata !
Car si Muringa Farm est avant tout le havre de nature, de faune et de flore voulu par Astrid et Erick, c’est aussi un lieu de rencontres humaines. Le staff est kenyan et pour le touriste curieux et respectueux des différences culturelles que je suis, c’est un plus.
Autre langue, autres us (notre comté jurassien, malgré sa texture, son goût et son arôme, n’a pas su emporter l’enthousiasme de l’équipe – sauf pour Astrid et Erick, racines obligent – tout comme le porridge de l’école du camp des réfugiés n’a su dégager un consensus chez nous, les blancs), autres traditions,… même humanité.
Muringa Farm est aussi ouverte vers l'extérieur:
-          Visite à subukia, le « village » de la vallée, avec sa misère et ses sourires. La face noire et la face lumineuse.
-          Visite à l’école du camp de réfugiés de Subukia, conséquence des affrontements ayant suivi l’élection présidentielle de 2007. Nous apportons quelques dons d’anonymes qui aideront, modestement, Ariette dans son action bénévole auprès de 50 enfants de 3 à 7 ans. Cours d’alphabétisation (en swahili et en anglais), cours de calcul, porridge et jeux avec les enfants. Des instants de bonheur partagés. Nous rapporterons précieusement leurs dessins pour nos donateurs.
-          Visite à l’orphelinat de Liliane. Ici aussi Astrid et Erick, via ASES, une association française, participent financièrement à l’éducation de 24 jeunes pris en main depuis 10 ans par une vieille grosse dame de 78 ans, aux genoux usés et au sourire inusable. Le noir et la lumière.

 
-          Trekking chez Samweal, un membre du staff, dont la femme nous confectionne un repas traditionnel. Ils nous ouvrent un peu de leur intimité. C’est toujours pauvre mais un peu jour de fête. Demain Christine va fêter ses un an et Joyce, sa sœur, ses 7 ans. Les enfants ont droit à une sucette chacun. Steven et Naomi danseront pour nous sur la musique du téléphone portable de Jane, la maman.  Autre moment d’échange après le partage avec Samweal des beautés de sa terre.
Bien sûr, il y a eu Thomson’s falls et leur curios shop (How much ?... For you, I do… It’s too expensive…), the view point et… les curious shop (How much ?...).

On peut aussi ajouter la découverte de la culture du thé (merci messieurs les anglais) et du café. On approche un peu les différences sociales. Le riche propriétaire terrien (ici l’église anglicane) et sa main d’œuvre à qui il offre un travail. 
Mais nous sommes au Kenya et il ne faudrait pas oublier les animaux !
Muringa Farm en abrite de nombreux, domestiques et sauvages, que les séances d’observation des oiseaux et des singes, avec Edwin notre spécialiste, nous ont permis d’approcher. Les couleurs des petits martins-pêcheurs ou des mangeurs d’abeilles… ! La curiosité des cercopithèques et les sauts des colobes… ! Un vrai plaisir.
Ajoutez à tout cela les temps de safari avec un rhinocéros noir qui traverse la route devant nous pour faire le show (parce que Korir avait « senti » qu’il allait le faire…), des buffles males fiers et hautains qui nous observent à trois mètres, ou cette lionne avec ses deux filles qui se prélassent indifférentes de notre jeep qui stationne à côté d’elles. Que d’images…

Pour finir, j’en garderai une dernière comme symbole de cette Afrique que j’étais venu rencontrer, symbole de cette symbiose entre l’Homme et la nature, entre l’Homme et l’animal. Ce sera celle des hippopotames de Nyahururu. Cet animal dont les charges à plus de 30km/h sont souvent mortelles pour l’imprudent. Cet animal considéré comme le plus dangereux par les africains. Cet animal est là, à côté de leur village, au milieu de leurs champs, de leurs bêtes, de leurs enfants et les deux cohabitent. Le noir et la lumière.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire